L'ÉLEVAGE
Le captage en Charentes Maritime (dpt 17) :
Lorsque les huîtres expulsent leurs gamètes il s’effectue, ou non, au gré des courant, la fécondation. Cela donne naissance à une petite larve d’huître de quelques microns. Au bout d’une semaine à 10 jours cette larve va développer « un pied » qui va lui servir d’accroche à un support. Le captage consiste alors à collecter ces larves appelées naissains. Pour ce faire l’ostréiculteur traditionnel utilise des collecteurs. Il en existe plusieurs types : tubes, coupelles, tuiles chaulées… Le captage pour la production dans la famille Kermagoret a débuté par des tuiles chaulées et des filières de coquille st Jacques. Puis par de la coupelle et du tube collecteur. Désireuse de recentrer son activité sur de la vente directe, l’entreprise à peu à peu laissé la coupelle pour ne se servir actuellement que de tubes collecteurs.
Les tubes sont assemblés par paquet de 20, le naissain vient s’y capté (collé) au mois de juillet.
Au fil du développement des huîtres les tubes sont étalés un à un sur les tables pour permettre la poursuite de la croissance.
La production :
Autour de 18 mois les huîtres sont détachées de leur tube collecteur. Il existe une étape mécanisée à ce stade avec l’utilisation d’une machine appelée « détroque tube » simple mécanisme d’entrainement du tube capté (rempli d’huîtres, plus ou moins, selon les années) dans un goulet avec une mâchoire qui se referme au diamètre du tube et qui décolle les huîtres qui sont récupérées dans des poches ou mannes.
Après le passage dans le détroque tube environ 60% des huîtres sont placées dans des poches et mise en production dans la foulée, sur les tables, dans des parcs en mer. Les 40 % restant sont des petits paquets d’huîtres. En effet elles se collent naturellement les unes aux autres par 3 ou 4 en général. Il faut alors procéder au travail de détroquage manuel. C’est une opération assez délicate qui se réalise à la main (nue) ou à l’aide d’un couteau. On sépare les huîtres les unes des autres pour les mettre une à une.
Pendant l’année qui va suivre les huîtres vont poursuivre leur croissance. On dit d’une huître qui pousse qu’elle fait de la dentelle. Pour garantir de bonnes conditions il faudra intervenir à 3 ou 4 reprises sur les poches en les « virant ». Virer les poches signifie que l’on va les retourner pour trois raisons :
- vérifier que les huîtres sont correctement placées dans le milieu de la poche et non tassé dans le même endroit
- éviter qu’elles ne se maillent (qu’elles s’accrochent) dans les poches.
- faire en sorte que les algues qui se sont développées, se retrouvent face vers le sable, afin de les priver de lumière et de compromettre leur développement. Ceci permettra à l’eau de bien circuler dans la poche et aux huîtres de bénéficier de la lumière du soleil lors de l’exondation.
(Exondation : fait pour l’eau de mer de se retirer = phénomène des marées).
L’élevage au sol :
L’une des spécificités des ostréiculteurs traditionnels est de perpétuer l’élevage dit « au sol » nul matériel, ni table ostréicole, ni poche. Il s’agit de semer (répartir les huître à la volée) directement à même les parcs. L’huître va s’ancrer dans le substrat (mélange de sable et de vase) et poursuivre sa croissance dans un milieu totalement naturel soumise à la prédation des crustacés et des oiseaux. Elles y resteront presqu’un an et leur particularité dans la ria de Merrien est leur chaire généreuse et croquante qui leur vaut la qualification de « charnues ». Des huîtres généreuses et bouche au merroir particulier savoureux mélange des apports des abords boisés de la ria et du caractère iodé des élans de la marée qui empli la ria des oligo-éléments de l’océan tout proche.
Le tri calibrage :
Au bout de ces 4 années d’élevage les huîtres vont être calibrées pour leur ultime voyage. Celui vers les papilles des amateurs de ces produits naturels et uniques dans le sud finistère.
Il existe 4 tailles différentes pour les huîtres creuses. Allant de la numéro 4, les plus petites au numéro 1, les plus grosses. 8 pour les plates du numéro 5 au numéro 000 aussi appelé « pied de cheval » tellement leur taille rappel le sabot de l’équidé.
La commercialisation :
Nous proposons différentes tailles de bourriches pour assurer un transport et une conservation optimale. De la petite bourriche "cadeau souvenir" de deux douzaines à la bourriche familiale des repas de fêtes, nous pouvons répondre à toutes vos envies : mélange de tailles, mélange plates/creuses, ajout d’autres coquillages pouvant être transportés.
Nous vous accueillons également avec plaisir pour de la vente au détail à emporter sur place au magasin de Merrien où sur les marchés locaux durant l’été.
La charte des ostréiculteurs traditionnels :
Nos huîtres sont nées et élevées en mer.
La nature intransigeante opère une sélection naturelle. Depuis une trentaine d’années une partie de la production est issue de laboratoires (les écloseries). Les larves d’huîtres y sont rendues stériles dans le but d’être plus poussantes. Nées dans des bassins à terre, elles sont sélectionnées et nourries par des cultures de phytoplancton avant d’être immergées dans le milieu naturel.
Le consommateur doit avoir le choix entre consommer une huître issue du milieu naturel (élevée en trois ans) ou une huître stérile issue de laboratoire (élevée en deux ans).
La demande légitime d’étiquetage et de traçabilité des huîtres de ces laboratoires-écloseries ayant échoué, nous avons estimé nécessaire et juste d’identifier les ostréiculteurs qui ne produisent que des huîtres issues de captage traditionnel.
Des producteurs, issus des 7 bassins de production ostréicoles Français, tous attachés à cet élevage ancestral ont créé une association autour de la marque déposée.
https://ostreiculteurtraditionnel.fr/
Pour celles et ceux qui s’intéressent davantage à la l’impact des huîtres triploïdes sur le milieu naturel et sur leur «fabrication » vous trouverez ci-dessous un lien vers un documentaire explicatif où tout est dit !
https://www.youtube.com/watch?v=I6Rw7BiUhtU